En ayant suivit le système scolaire français, on m’a toujours appris que le premier livre jamais imprimé est la Bible de Johannes Gutemberg (1398-1468) en 1455.

C’est presque 15 ans plus tard que j’apprends en entrant à VANK en tant qu’interne que cette information ne reflète pas la  réalité historique, et que notre vision de l’histoire est eurocentrée.

 

Le Jikji, imprimé presque 80 ans avant la Bible de Gutemberg, n’est toujours pas reconnu à grande échelle comme le premier livre jamais imprimé.

Le Jikji a pourtant hautement contribué, au même titre que Gutemberg, à façonner la société moderne.

 

Mais d’où vient cette vision faussée du monde et pourquoi est -elle si largement répandue ? 

 

Le terme «Machine à imprimer» est une expression particulièrement ambiguë,  qui regroupe plusieurs techniques parfois vielles de plusieurs millénaires. L’impression sur bois, par exemple, est utilisée depuis l’antiquité dans certaines parties du monde.

 

En réalité, Gutenberg était célèbre pour avoir développé une presse à imprimer utilisant des caractères mobiles en métal, c’est-à-dire qu’il utilisait des lettres individuelles en métal qui devaient être arrangées pour l’impression, plutôt que des blocs de bois recouvrant un page entière à la fois.

 

Il a pourtant été prouvé et reconnu par l’UNESCO que Gutenberg a été inspiré par une invention d’Asie de l’Est qui aurait été introduite en Europe par la Route de la soie.

 

Les premiers types mobiles non métalliques connus ont été développés par l’ingénieur chinois Bi Sheng (升, 990-1051).

Parce que l’argile utilisé par Bi Sheng pour ses types était trop fragile pour une impression à grande échelle, le ministre coréen Cheo Yun-Ui (최윤의)  développa en 1234 une méthode d’utilisation des types métalliques.

 

Le plus ancien livre que nous savons avoir été imprimé à l’aide de caractères métalliques amovibles n’est pas la Bible Gutenberg mais le Jikji (직지심체요절), traitant du bouddhisme coréen, imprimé en 1377 sous la dynastie Koryo (Corée) (918-1392), 78 ans avant la Bible de Gutenberg.

 

Mais quel problème cela pose-t-il ?

 

En omettant la création du Jikji dans nos livres d’histoire ou en diminuant son importance, l’Histoire qu’on nous apprend à l’école contribue à avoir une conception erronée du monde. Les Coréens sont très fiers du Jikji et il est important de remettre à la Corée une invention qui a profondément changé le fonctionnement du monde.

 

Note

Quand on tape le nom « La bible de gutenberg » dans la barre de recherche google, environ 5,420,000 liens sont disponibles.

Quand on tape  « Jikji », on ne trouve que 148.000 réultats.

 

 

Le Jikji est aujourd’hui conservé à la BNF à Paris, il n’a jamais été exposé dans une exposition. La France, après l’avoir acheté à la Corée il y 130 ans n’a pas pour ambition de le rendre à la Corée, considérant le document comme “partie du patrimoine commun de l’humanité” et donc n’appartenant à aucun pays.

 

Rendre le Jikji à la Corée et le promouvoir à sa juste valeur est essentiel pour que les coréens puissent se retrouver autour d’une identité culturelle essentielle pour une nation.

 

La France et la Corée du Sud sont le grands amis, il est important que les deux pays travaillent main dans la main pour que le Jikji retourne en Corée.

 

 

Ensembles, agissons pour que le Jikji trouve la reconnaissance qu’il mérite !

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