Yu Gwan Sun est une lycéenne de 16 ans, connue comme étant l’une des principales activistes et organisatrices du Mouvement de résistance coréen de 1919 contre l’occupation japonaise. Elle meurt en 1920, à 17 ans, des suites des tortures qu’elle subit en prison par l’armée japonaise.

 

Alors en prison, elle écrit :

 

« Même si mes ongles sont arrachés, mon nez et mes oreilles déchirés, et mes jambes et mes bras écrasés, cette douleur physique ne se compare pas à la douleur de perdre ma nation. Mon seul remord est de ne pas pouvoir faire plus que de consacrer ma vie à mon pays »

 

Considérée comme une Jeanne d’Arc coréenne, elle symbolise aujourd’hui la lutte de tout un peuple pour l’indépendance.

Voici son histoire ;

 

Née en Corée (Corée du Sud actuelle) à Cheonan en 1902, elle est vite remarquée comme étant une enfant très intelligente, et elle est une des rares filles coréennes à pouvoir continuer ses études à Séoul au lycée pour femmes d’Ewha (이화여자고등학교) grâce à une bourse d’étude.

Au printemps 1919, alors qu’elle n’a que 16 ans, elle participe au mouvement pacifiste du 1er Mars 1919 pour protester contre l’occupation japonaise en Corée.

 

Le jour suivant, le 10 mars, le gouvernement japonais ordonne à toutes les écoles coréennes de fermer, craignant une nouvelle manifestation.

Yu Gwan Sun retourne dans sa ville natale, encourageant et façonnant le sentiment nationaliste et indépendantiste dans ses région, notamment en faisant du porte à porte et en distribuant des drapeaux coréens.

Elle rassemble les habitants de sa province et organise une marche pacifiste le 1er avril 1919 à Cheonan, 1 mois après la manifestation de Séoul.

 

Une foule d’environ 3000 coréens, menée par une lycéenne de 16 ans, Yu Gwan Sun, criait en cœur« 대한독립만세” (“vive l’indépendance coréenne »).

La manifestation est réprimée par l’armée coloniale japonaise, tuant 19 civils, dont ses deux parents. Arrêtée par la police, elle est condamnée à cinq ans de prison.

Torturée dans la prison de Seodaemun (Séoul), elle refuse de donner les noms des co-organisateurs du mouvement. Participant activement au mouvement indépendantiste même en prison, elle organise en 1920 une révolte pour célébrer l’anniversaire de la manifestation du 1er Mars 1919. Elle est emprisonnée dans une cellule isolée et torturée.

 

Yu Gwan Sun meurt de ses blessures en septembre 1920, alors qu’elle n’avait que 17 ans.

 

Yu Gwan Sun est morte en martyre pour l’indépendance coréenne.

Sur les environ 45 000 coréens emprisonnés par l’armée coloniale japonaise, environ 7 500 sont morts suites aux tortures subies en prison.

Même si le mouvement du 1er Mars 1919 n’a pas conduit à l’Indépendance coréenne (qui arrive en 1945 à la fin de la Seconde Guerre Mondiale), il a cristallisé le sentiment nationaliste et indépendantiste du pays, notamment grâce aux actions de Yu Gwan Sun.

Yu Gwan Sun est considérée comme le visage du mouvement indépendantiste coréen, morte en héros pour son pays.

 

Aujourd’hui, le souvenir de Yu Gwan Sun est commémoré en Corée du Sud, incarnant un personnage féministe aux yeux du monde.

 

 

En 2015, l’ancien secrétaire général des Nations Unies (ONU) Ban-Ki Moon déclare à propos de Yu Gwan Sun: «Je veux parler d’une jeune femme coréenne qui a perdu sa liberté pour que d’autres puissent être libres. C’est la preuve que la violence peut tuer une personne, mais pas sa mémoire, ni ses idéaux ».